J’ai grandi dans un petit village à proximité de Lugano entre un magnifique que petit lac et une dense forêt, entouré par les montagnes de la Val Capriasca. En 2000, je suis arrivé à Lausanne pour y étudier. Très vite, j’ai été fasciné par l’utilisation de la chambre grand format que je n’ai plus jamais quitté depuis. Pendant mes premières années d’étude, mon intérêt pour la relation entre l’humain et la nature a commencé à se manifester pour devenir un thème récurrent de ma pratique artistique. J’ai développé une recherche sur une photographie non-objective et générative, qui dépasse les moyens traditionnels de l’image jusqu’à utiliser comme support la sculpture, la gravure ou encore le dessin. En revanche, j’ai toujours fermement refusé de recourir à des techniques numériques.

C’est en écoutant des cosmologues et physiciens contemporains parler de l’origine de l’univers que j’ai imaginé ces formes. Ce nouvel univers naissant est une cartographie qui contient en lui-même toutes les possibilités en devenir. A une autre échelle, ce cosmos rappelle aussi une phase de la mitose cellulaire qui prend vie et forme en se multipliant. J’ai hérité d’une relation conflictuelle entre la matière brute et l’esprit, où l’acte sculpturale est une forme de domination. En opposition et en rupture à cela, je cherche la complicité au lieu du conflit, la bonne entente au lieu de la lutte. Le temps et les éléments naturels sont des constituants de même valeur que la fusion métallique, qui tous donnent corps à mes sculptures. C’est une tentative de saisir le grand mystère de la cosmogonie, proche d’une recherche spirituelle.